23/02/2008

Influence, audience et PageRank.

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Un point est souvent débattu qui est celui de l’influence réelle d’un blog (ou d’un site), cette notion étant souvent confondue avec son audience voire son «PageRank». Une illustration amusante a été donnée par Caroline Faillet de l’agence Boléro sur le blog collectif www.intelligencecollective.info dans son billet sur «les noix de lavage» (1).

L’audience est souvent assimilée au «PageRank», mesure inventée par Google qui est un coefficient numérique qui traduit essentiellement le nombre de liens qui pointe vers ce site. Une description détaillée est disponible à
http://www.webrankinfo.com/google/pagerank/pagerank.php
Le lecteur pourra aussi se reporter à l’article de Stéphane Poirier (2) auquel nous avons emprunté l’illustration de ce post.

Mesurer l’audience par ce biais est donc se limiter à un calcul de «tuyauterie» : plus de liens pointent vers le site plus celui-ci est jugé représentatif. Sans s’intéresser à ce qui circule dans ce lien, sans preuve d’ailleurs qu’il y circule quelque chose ! On comprend aisément que quelques agences se soient spécialisées dans ce qui s’appelle pudiquement le « référencement » et qui finalement consiste à créer, par tous les moyens possibles, le maximum de liens vers le site dont on veut augmenter le PageRank. Que ces liens aient un sens n’a pas d’importance ! Et là est la limite du PageRank et de cette tuyauterie artificielle.

Des travaux sont menés afin de préciser la notion d’audience, en considérant que le PageRank est un critère à prendre en compte, parmi d’autres (les inconnus ont rarement de l’audience). En particulier, nous réfléchissons chez AMI Software à des critères comme le nombre de commentaires, la «vivacité» du blog (fréquence de mise à jour, longueur du texte, etc.). Chacun comprendra qu’il s’agit de «secrets de fabrication» qui ne sont pas nécessairement détaillés mais qui au final aboutissent à un coefficient d’audience qui est plus réaliste que le simple PageRank.

Et l’influence dans tout cela ? Si l’audience d’un site, au sens où nous l’avons définie, est une condition nécessaire, elle n’est pas suffisante pour caractériser son influence. Je peux parfaitement participer à une discussion sans être influencé par aucun des arguments de celui qui la mène. C’est une évidence dans la vie courante et il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas ainsi sur Internet.

La question posée est bien évidemment de mesurer en quoi un élément d’un discours est repris par d’autres. Nous avons mené récemment une étude avec l’Institut LH2 sur ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire de la Société Générale. Dans la grande confusion des messages, le concept de «bouc émissaire» est apparu dans de premiers blogs. Celui-ci a été repris par d’autres bloggeurs, et dans ce cas, il est légitime de parler d’influence. Evaluer le nombre de ces reprises peut conduire à une mesure de l’influence du premier blog qui a lancé cette idée. En revanche, le lecteur percevra assez vite les limites de cette approche pour un logiciel. En effet, comment déterminer automatiquement qu’un bloggeur lisant «Jérôme Kerviel, bouc émissaire» est influencé lorsqu’il écrit dans son billet «Kerviel, le nouveau Dreyfus de la banque». Avant qu’un logiciel y arrive, il va falloir sacrément cultiver nos ordinateurs ! Comme quoi, les analystes ont encore de beaux jours devant eux.

(1) http://intelligencecollective.blogspirit.com/archive/2008...
(2) http://lesaffairesweb.blogspot.com/2007/10/larry-pagerank.html

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