10/12/2007

France : 19ème sur 30 en science.

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La lecture du Monde du 5 décembre – page 10 – a dû attrister plus d’un scientifique. 19 sur 30 c’est le classement récent de la France pour l’enseignement des sciences, classement réalisé en 2006 par l’OCDE et qui fait suite à celui de 2003 où notre pays était dixième.

Il est vrai que la science n’a plus le même pouvoir d’attraction sur la jeune génération que sur les précédentes : « trader » est plus souvent cité qu’astronaute comme profession rêvée par les écoliers actuels.

Quelque soit cette désaffectation, à laquelle les autres pays développés n’échappent pas, il n’en demeure pas moins que l’enseignement en France, et pas seulement des sciences, a de plus en plus de difficulté à dispenser le niveau de compétences dont les entreprises et services ont besoin et qui nous amène à ce score attristant. Situation d’autant plus incompréhensible pour un pays précurseur qui a pris cette décision ambitieuse et essentielle de rendre l’école obligatoire pour tous les enfants il y a plus d’un siècle.

Je ne prétends pas avoir la compétence pour trouver "la solution" à ce problème. J’observe simplement que le système de J. Ferry, assez égalitaire, que l’on peut qualifier de «tamis» n’est plus adapté : ainsi, chaque année scolaire agit comme un filtre pour finalement construire une pyramide. A l’image de celle du meunier où la fleur est l’élite. Le vrai problème est que notre pays et ses entreprises n’ont plus vraiment besoin du son !

Dans ces conditions, pourquoi ne pas repenser l’enseignement, notamment celui des collèges, non plus en terme d’année (6ème, 5ème, etc.) mais en terme d’unités de connaissances correspondant à des savoirs maitrisés. Que vaut-il mieux ? Qu’un élève mette deux ans pour comprendre la proportionnalité – alors que les plus brillants mettront 6 mois – ou «qu’il passe» en année supérieure sans savoir faire une «règle de 3». Pour arriver au final à 16 ans, sans maitriser les connaissances élémentaires à toute vie en société. Les Finlandais, cités en exemple pour leur première place à ce classement, ont déjà répondu à cette question. Constatons aussi que la formation professionnelle est organisée de cette façon.

En y réfléchissant un peu, tous les enseignements auraient à y gagner. Par exemple, plutôt qu'une heure d'enseignement musical pendant 4 ans, ne vaudrait-il pas mieux 8 heures par semaine pendant 6 mois. Je suis convaincu que les élèves en retiraient sans doute plus qu'avec le saupoudrage actuel. Et que certains y trouveraient un réel intérêt à poursuivre en dehors du collège. Et l’enseignement des sciences dans tout cela ? La démarche est la même en se donnant le temps et les moyens de développer de véritables projets reposant sur l'observation, la compréhension et mise en œuvre de modèles et enfin l'expérimentation.

Loin d'avoir la naïveté de penser que tout le monde sera polytechnicien, il nous semble que cette démarche permettra à chacun de donner le meilleur de lui-même en fonction de ses capacités et de ses complaisances. Ce qui j'en conviens correspond à la mise en place de classes de niveau par le jeu des modules, classes qui sont officiellement bannies mais qui, de fait, existent déjà.

Alain Beauvieux

22:20 Publié dans Humeurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enseignement, OCDE