24/04/2008

Internet 2 : « Building a Faster Internet»

78d6fc6452a6792d72b2a7a59d298c31.jpeg Encore un « 2.0 » !

Dans le cas présent, ce nouveau nom, qui est d’ailleurs une marque déposée, n’est pas à confondre avec un nouvel avatar du Web 2.0. Il s’agit d’un sujet très sérieux. Un groupe d’universités américaines a créé le consortium qui porte ce nom et dont on trouve une présentation des travaux sur le site www.internet2.edu/

Ce consortium n’est pas nouveau ; en revanche, les résultats opérationnels qu’il commence à obtenir attirent particulièrement l’attention. L’hebdomadaire américain Newsweek en a offert un Digest dans son numéro de 29 mars 2008, disponible en ligne sur « www.newsweek.com/id/129639 ».

De quoi s’agit-il ? D’une nouvelle norme de transmission de données pour Internet. Jusqu’à présent, tous les réseaux informatiques, notamment Internet, exploitent un mode de transmission dit «par paquets». Lorsque vous envoyez un document par le Net (un mail par exemple), celui-ci est «découpé» en paquets élémentaires qui sont envoyés séparément sur le réseau et concaténés en fin de chaîne afin que l’ensemble soit livré à votre destinataire. Chaque paquet fait l’objet de contrôle pour s’assurer de l’intégrité de la transmission et donc qu’aucune donnée n’est perdue ; il en est de même sur l’ensemble du document reconstruit.

Ce modèle parfaitement adapté au réseau «cuivre» (hérité, pour l’essentiel, de la téléphonie) a atteint ses limites bien que les ingénieurs aient réussi à en tirer le maximum avec des transmissions comme l’ADSL. De façon très imagée, on peut comparer ce mode de transmission au système de feux tricolores qui régule la circulation urbaine, chaque flot de véhicules étant un paquet.

Que proposent nos universitaires américains ? Pour poursuivre avec notre parallèle urbain, imaginez que l’Avenue des Champs Elysées ne soit plus régulée par des feux tricolores à chaque carrefour, mais qu’un dispositif installé Place de la Concorde libère complètement l’avenue (donc tous les feux au vert) pour permettre à des véhicules ultra puissants de la remonter en une fraction de seconde. Et en allant jusqu’au bout de cette image, ce dispositif permettrait à ces mêmes véhicules ultra-puissants de se déplacer d’un bout à l’autre de leur trajet, en une seule fois, sans arrêt, bénéficiant d’une route personnelle et sécurisée. C’est exactement l’idée de nos chercheurs sachant que dans notre modèle, les voitures ultra-puissantes sont en fait le réseau lui-même qui est constitué de fibres optiques autorisant des débits gigantesques de l’ordre de 10 gigabits par seconde.

Le résultat : les chiffres données par Newsweek parlent d’eux-mêmes : « Télécharger un film vidéo en haute définition via une connexion classique à 4,5 Mb par seconde prendrait 3 heures. Avec un réseau Internet2, à 10 Gb par seconde, la même opération prendra 5 secondes. Et il s’agit de résultats temporaires puisque les vitesses semblent suivre la loi de Moore avec un doublement tous les 18 mois, voire moins.

Il est évident que ce projet est à suivre avec la plus grande attention et qu’il ne s’agit pas d’une lubie de techniciens. On peut regretter qu’aucune université européenne n’y soit associée mais il est vrai que le réseau Internet est toujours sous l’unique contrôle du Département du Commerce américain.

Une consolation : les premiers à tester cette innovation seront les chercheurs du CERN sur la frontière franco-suisse. Tiens, on dirait bien un retour aux sources puisque ce sont des chercheurs du CERN qui ont inventé le Web…. notamment Tim Berners-Lee et Robert Cailliau en 1989 http://fr.wikipedia.org/wiki/Tim_Berners-Lee.

Alain Beauvieux

L’essentiel des communications est en anglais ; quelques articles en français, pas très récents, en tapant « Internet2 » sur Google.

07:20 Publié dans Métiers | Lien permanent | Commentaires (0)

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